REUNION PUBLIQUE de LFI OUCHE et MONTAGNE A MALAIN AVEC LAURENCE LYONNAIS ET JULIAN AUGE

Compte rendu

11 MAI 2019

Il ne pouvait pas y avoir de meilleur lieu que le Chauffe-savates à Mâlain, pour un débat public sur la politique agricole européenne, la fameuse PAC - qui représente 40 % du budget de l’Union européenne – de l’alimentation, les pesticides, et de l’implication citoyenne.

En effet, c’est le siège du Groupement Foncier agricole et du réseau associatif Risomes, une expérience associative d’alternatives agri-culturelles, avec le jardin-potager permacole, l’élevage de poules, le verger conservatoire, la brasserie bio, le vin bio, le fournil de Cyril le paysan-boulanger, le rucher, l’université populaire. Car ici, on pratique la culture et aussi on se cultive. Laurence, candidate Insoumise, née dans une ferme du Jura, était ravie, ainsi que Julian, un professeur savoyard, venu parler de l’implication citoyenne. Des sujets au cœur des gens de notre communauté de communes qui a récemment opté pour le retour de la gestion de l’eau en régie publique, grâce à cette implication citoyenne, à la mobilisation populaire et des élus locaux.

Laurence nous dit : « En France comme en Europe, plus la ferme est grosse, moins on mange ce qu’elle produit ». Le on, ce sont les propriétaires des lieux, le plus souvent des exploitants agro –industriels qui ne veulent pas s’empoisonner avec le glyphosate et autres pesticides qu’ils répandent pourtant dans leurs champs. Des produits qui nous sont proposés ensuite dans les hypermarchés, achetés par les moins favorisés, car moins chers que l’alimentation bio ou vivrière.

La production du soja transgénique a été multipliée par 4 en « déforestant » les forêts primaires d’Amazonie et la pampa argentine. Le soja nourrit les troupeaux de bovins et d‘ovins, les porcs et les volailles européens. Il arrive sans frais de douane dans nos ports. Résultat une surproduction de lait qui repart en poudre en Afrique, ruine les producteurs locaux, empoisonne les bébés africains, car mélangée à de l’eau contaminée, acheté parce que moins cher que le lait des troupeaux des Peuhls. Résultat, l’agriculture vivrière africaine est ruinée, et les immigrants traversent la Méditerranée. Mais qui est donc responsable de ce système aberrant, qui sont les hypocrites qui vont ensuite boucler les frontières, livrer ces pauvres gens à l’esclavage des passeurs et des autorités libyennes et marocaines ou turques, etc... ?

Voilà ce que nous voulons changer, dans le domaine agricole comme dans d’autres, avec au cœur de nos propositions, l’humain d’abord, la transition écologiste, pour des circuits courts et une alimentation paysanne et saine, sans ces 338 additifs (dont seulement 48 sont utiles) autorisés par la Commission européenne...

Qui prend les décisions ? Ce sont les oligarques qui nous gouvernent, l’espace d’un mandat présidentiel, d’une, législature, sans rendre de compte. En Europe, c’est la Commission, non élue, et le Conseil des gouvernements qui décident. L’Assemblée européenne est soumise aux puissants pouvoirs de lobbies qui fournissent des directives clés en main.

Pour qui ? Pour le profit pardi ! Et non pour l’intérêt général.

Par quels moyens ? Le marché, dans notre UE qui fait du libéralisme un dogme sacré et de la concurrence soi-disant libre et non faussée, le 11ième commandement de leur bible ?

Margaret Thatcher disait : “There is no alternative (TINA)” – il n’y a pas alternative au libéralisme.

Nous préférons quand elle tapait sur la table pour imposer sa volonté et défendre ce qu’elle pensait être les intérêts de ses concitoyens. C’est ce que nous proposons à LFI, pour dire que nos députés, notre gouvernement s’il devient insoumis : c’est notre volonté de sortir des traités européens, de ne pas appliquer des directives contraires aux décisions du peuple souverain. Ce n’est pas sortir de l’UE, ni de l’Euro, mais désobéir à ce qui nous serait imposé.

La France n’est pas la Grèce, et le risque serait grand pour ceux qui seraient tenté de nous obliger à une épreuve de force. Nous avons les moyens, avec la France, deuxième puissance européenne, de résister et de proposer une autre Europe possible, celle de la coopération et non de la concurrence et de l’affrontement, celle du « Bien-être » et de la paix, celle « des jours heureux ».

Nous pouvons le faire, pour ces élections européennes en allant voter pour ce changement de cap, puis en France, en finir avec une Vième république en panne, avec l’oligarchie et ce régime monarchique dont le président est « irresponsable » politiquement, mais responsable de la politique actuelle, autiste à toutes les souffrances du peuple.

Les échanges avec les participants ont montré l’intérêt de ces derniers pour l’avenir du mouvement citoyen et les propositions de la FI. La détermination pour parvenir à l’idéal que les citoyens européens méritent est intacte chez les candidats et pour ceux venus échanger avec eux.


Le 12 mai 2019

Allain Graux

Alors que de ronds-points en manifs l’insurrection citoyenne à l’œuvre attendait des réponses fortes pour permettre de boucler les fins de mois, il n’y aura pas d’augmentation des salaires, ni du SMIC, ni de dégel du point d’indice. Seules les primes de fin d’année exceptionnelles de pouvoir d’achat au bon vouloir des patrons et défiscalisées sont reconduites. Mais que valent-elles quand on sait qu’en janvier, seulement 12 % des entreprises en avaient versées ? Deux nouvelles tranches fiscales devraient s’ajouter mais Macron n’a toujours pas l’intention de s’attaquer aux inégalités. Les 1% les plus riches, ses premiers de cordée peuvent rester tranquilles. Ils ne seront pas appelés à plus de contributions à l’impôt. L’ISF ne sera pas restauré. La TVA, l'impôt le plus injuste socialement ne connaîtra aucune baisse, même sur les produits de première nécessité.

Maigre annonce que celle de la ré-indexation des retraites inférieures à 2000 € au 1er janvier. Depuis la censure du conseil constitutionnel en décembre, c’était déjà prévu. Quelle fausse annonce que celle de son refus de toute sous-indexation en 2021, car la mesure avait été votée que pour 2 ans (2019 et 2020). Mais surtout, Macron poursuit sa stratégie de division : les retraité.e.s aux pensions légèrement supérieures à 2000 € doivent-ils.elles se sentir riches ? Alors qu’ils.elles ont subi une ponction de leur revenu de 1,7% avec la hausse de la CSG, perdent encore autour de 1,5% de leur pouvoir d’achat avec la désindexation des pensions et payent toujours la taxe d'habitation ? Maron confirme par contre qu’il entend que le gouvernement s’engage pour l’augmentation de la durée de cotisation. Il se voudrait rassurant, affirmant que l’âge de départ à la retraite à 62 ans ne serait pas remis en cause, mais pour qui veut bien partir avec des pensions de misères… Le pire est à venir avec sa réforme prévue pour les retraites à points.

Dans son allocution, Macron a surtout déroulé les mensonges libéraux dans la lignée héritée de Sarkozy. Les Français.es travailleraient moins que les autres européen.ne.s et il faudrait donc qu’ils.elles travaillent plus. Mensonges ! Selon l’OCDE, les Français.es travaillent environ 1500 heures par an alors que les Allemand.e.s travaillent environ 1300 heures par exemple. L’urgence et le progrès social exigent au contraire de diminuer le temps de travail sur la semaine, le mois, l’année et la vie ! La productivité des travailleur.euse.s français.e.s est forte. Et rappelons-le sans relâche, la réduction du temps de travail, même imparfaite, autour des lois sur les 35h en 2000 est la seule qui ait créé des centaines de milliers d'emplois durant ces 20 dernières années !

Le pipeau s’est poursuivi sur les services publics. Alors que nombre d’écoles sont aujourd’hui mobilisées contre les lois Blanquer, sa promesse de classes à 24 élèves en grande section de maternelle, CP et CE1 partout en France est une intox qui ne passera pas. Dans nombre de départements, les dédoublements promis n’auront pas lieu faute de profs. Alors qu’il faudrait créer au moins 10 000 postes, le Ministre de l’éducation nationale vient d’en supprimer 1000 au concours de professeur des écoles ! Et que dire de l’hôpital public qui connaît tant de suppressions de services - telles que les maternités - de regroupements forcés, des crises aux urgences du fait des sous-effectifs ? Aucune fermeture ne sera prévue… sans l’accord des maires. Dans un contexte de contractualisation des collectivités locales, c’est à dire de mise sous tutelle de Bercy des budgets municipaux, et de maintien de l’objectif de suppression de 120 000 fonctionnaires, combien s’opposeront durablement à la poursuite de la casse de nos services publics ? L’annonce même des « maisons de services au public » par canton n’augure rien de bon en la matière...

Initialement Macron n’avait rien de prévu sur le climat. Dans les fuites organisées de son discours initialement prévu avant l’incendie de Notre Dame, c’était flagrant. Mais sa prise en compte se limite à la création d’une convention, qui fera des propositions, qui seront proposées au parlement, qui en débattra et votera un texte, ou pas… pour qu’à la fin du mandat ou après, on commence à se préoccuper de l’urgence climatique... Macron est bien à la tête de la « République des pollueurs » comme le dénonçait la mobilisation historique si peu relayée par les médias, où 2030 citoyen.ne.s à l’initiative de Greenpeace, d’ANVCOP21 et les Amis de la terre ont bloqué, lors de la plus grande action de désobéissance civile en France, les sites de Total, de la Société Générale, d’EDF et du Ministère de la transition écologique pendant plus de 10h à la Défense ! Les lobbys pollueurs de Vinci and Co peuvent rester tranquilles s’ils étaient seulement quelque peu inquiétés : le gouvernement n’engagera aucune redéfinition de sa politique en la matière.

Super-monarque des riches et des lobbys, Macron ne lâche donc rien. Et surtout pas sur les questions démocratiques. Pas question d’instaurer un référendum d’initiative citoyenne ni même de reconnaître le vote blanc. Une petite dose de proportionnelle est concédée mais assortie d’une réduction du nombre de député.e.s comme si celle-ci pouvait accorder plus de démocratie ! L’annonce de la suppression de l’ENA est une belle tartufferie quand on sait son objectif non pas de s’attaquer au pantouflage mais bien à la fonction publique d’Etat. Par contre, comme il l’avait fait lors du lancement du grand débat national, il n’a pas omis d’instrumentaliser la question migratoire pour poursuivre sa pente électoraliste vers l’extrême droite.

Le 26 mai dans les urnes pour les européennes ! Il nous reste pile un mois avant ce scrutin essentiel : toute la politique de classe de Macron au service de l’oligarchie financière est en totale cohérence avec l’ordolibéralisme européen qui dicte, par ses traités, ces politiques antisociales et antiécologiques. Le seul argument de la liste LaREM, autoproclamée comme pseudo rempart contre l’extrême droite, s’effondre face au passé non assumé de leur tête de liste. Notre liste, elle, la seule qui assume la sortie de ces traités. L’urgence est à l’insoumission contre les traités austéritaires et les lobbys, pour la règle verte et le protectionnisme solidaire !

 

Extraits de : Danielle Simonnet

L’impôt, les dépenses publiques et la lettre de l’Elysée

L’impôt est au cœur de notre solidarité nationale, écrit M. Macron comme premier sujet du Grand débat national qu’il a organisé, avec pour objectif de « calmer la colère » des Gilets jaunes qui manifestent chaque samedi depuis deux mois et débattent dans la froidure hivernale sur les Ronds-points. Car c’est lui, l’impôt qui finance nos services publics, qui rémunère les professeurs,, pompiers, policiers, militaires, magistrats infirmières et tous les fonctionnaires qui œuvrent à votre service. Ça commence plutôt bien, poursuivons : Il permet de verser aux plus fragiles, des prestations sociales. Là, ce n’est plus tout-à-fait juste, il a tendance à confondre impôt et cotisations sociales le Président. Pas étonnant si on se rappelle qu’il ne cesse – comme ses prédécesseurs - de piquer nos cotisations, c’est-à-dire une partie de nos salaires, différés pour assurer une redistribution sociale afin de nous soigner (santé), élever nos enfants sans discrimination (allocations familiales), vivre convenablement en retraites, continuer à survivre en cas de perte d’emploi (cotisation chômage), pour en faire cadeau aux patrons afin de leur permettre de ne pas augmenter les salaires. Par contre, les gros actionnaires, les riches, eux touchent plus de bénéfices de dividendes qui sont de moins en moins imposés. Ils n’investissent pas pour autant, le ruissèlement va surtout à la spéculation, ou se faire bronzer dans les paradis fiscaux.

L’impôt est-il trop élevé ? Ou injustement prélevé ?

Et dans la suite du discours, ça se gâte vraiment : l’impôt trop élevé, prive notre économie des ressources qui pourraient utilement s’investir dans les entreprises, créant ainsi de l’emploi.

Ben non ! Justement, elles n’investissent pas. Et, si l’Etat manque de ressources pour payer ses dettes et financer les services publics, c’est justement parce qu’il n’a cessé de dégrever les impôts pour les plus riches. Non seulement les multinationales paient moins que les PME, les artisans et commerçants, alors qu’elles profitent plus, et les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon.) alors là, c’est le pompon. Pour les chiffres, voyez le rapport d’Oxfam. Et puis, même sur le revenu, auparavant il y avait 12 tranches dont une à 65 %. On a diminué le nombre de tranches à 5 et ramené le taux d’imposition pour les revenus supérieurs à 153 783 euros à 45 %.

Et puis, si les entreprises n’investissent pas, faute de commandes suffisantes, ne serait-ce pas parce que les salaires sont insuffisants, que le pouvoir d’achat baisse et donc que les consommateurs consomment moins...

Baisser les impôts et les services publics ? Alors, il faudrait augmenter les salaires pour s’offrir des services privés...

Et plus loin, que dit-il, Macron Emmanuel ? Quels impôts faut-il baisser en priorité ? Faut-il supprimer certains service publics qui seraient dépassés ou trop cher ? N’est-il pas à côté de la plaque le Président ? Supprimer des Services publics, alors que justement le ressenti de la population, c’est qu’ils se détériorent, qu’ils ne profitent pas à tous comme l’exige notre constitution républicaine. Tout le monde connaît la détérioration de nos services hospitaliers, de nos maisons de retraite, le manque d’enseignants, d’infirmières, de transports publics, de logements sociaux, l’indigence de la justice et des prisons. Il faut donc plus de ressources pour améliorer ces services. Et nous savons où trouver l’argent : pas dans nos poches trouées, mais chez les actionnaires, les GAFA, les multinationales, les paradis fiscaux, les niches fiscales, les banques.

Ce que veulent les Gilets Jaunes, et pas seulement eux, mais la majorité des citoyens, c’est LA JUSTICE FISCALE.

Et vous n’en prenez pas le chemin M. Macron, Car ce que vous envisagez, c’est de diminuer, encore, les retraites, les allocations chômage. Vous allez satisfaire le MEDEF, et M. De Bézieux qui déclare dans France Stratégie, que le meilleur scénario consisterait à : préserver certaines dépenses jugées prioritaires (éducation, défense, justice, investissements en faveur de la transition écologique et énergétique, mais à restructurer le système de soins pour diminuer légèrement les dépenses de santé et surtout couper dans les prestations sociales, notamment le retraites, qui représentent 3,4 points de PIB de plus que la moyenne européenne.

C’est le progrès, au nom de l’Europe, pour s’aligner sur le moins disant social. Cette Europe-là, nous n’en voulons pas. Ne serait-ce pas plus sérieux de mettre en œuvre une politique économique et sociale qui permettre une vie plus confortable, des jours heureux comme le proposait le programme du Conseil nationale de la Résistance auquel nous dévons la Sécurité Sociale que les peuples du monde entier nous envie ? Demandez aux prolétaires américains et aux travailleurs britanniques ce qu’ils en pensent, contraints de travailler à cause de pensions de retraite insuffisantes pour vivre la avec leur système par capitalisation.

C’est pourtant ce que propose le patronat, depuis longtemps et que vous mettez doucettement en œuvre M. Macron, mine de rien : un panier de soins réduit au minimum, des mutuelles (de moins en moins payées par les employeurs, comme au Royaume-Uni, où les entreprises n’assurent plus ce service depuis Thatcher) pour ceux qui peuvent la payer ou l’obtenir, puis les assurances privées. C’est cela qu’elles visent les assurances privées, car il y a un pognon de dingue à récupérer ! Plus que le budget de l’Etat...

Le Débat ! Quel débat ?

C‘est un spectacle que vous nous proposez M. le Président, du théâtre, une pièce chaque semaine. Car les spectateurs de théâtre sont un public qu’il est possible de tromper par les apparences du spectacle offert, comme au temps de la monarchie absolue, sous Louis le XIVème. Et puis, le théâtre n’est-il pas une farce ? Dans ce cas, le Grand débat est à ranger sur l’étagère des accessoires, au rayon farces et attrapes de la droguerie macronienne. Comme en 2017, il s’agit d’entretenir l’illusion démocratique, dans la plus totale confusion : « Les mots sont mystificateurs, les intentions toujours masquées » (Maximilien de Robespierre).

Les ennemis du peuple, cependant se découvrent et apparaissent dans leur nudité crue. Le « dégagisme » ne s’est pas achevé avec la présidentielle. Cette élection n’en a été que le prélude qu’il convient de poursuivre par l’action et les prochaines échéances, dans les urnes comme dans la rue.

S’il faut diminuer le nombre de parlementaires, ce n’est pas le nombre des députés qu‘il faut amputer mais le sénat qu’il faut supprimer.

Pour se faire, par son action, chaque citoyenne, chaque citoyen est une sentinelle de nos libertés pour donner la Vertu à notre représentation et pour passer à la prochaine étape : l’Assemblée Constituante pour la VIème République.

Allain Graux

le 22 .01.2019

La réforme des retraites Macron

Dans le programme d’E Macron de 2017, il était écrit : « Nous mettrons fin aux injustices de notre système de retraite. Un système universel avec des règles communes de calcul des pensions sera progressivement mis en place. Le fait de changer d’activité ou de secteur sera sans effet sur les droits à la retraite. Avec un principe d’égalité : pour chaque euro cotisé, le même droit à pension pour tous ! Nous ne toucherons pas à l’âge de départ à la retraite, ni au niveau des pensions ».

E Macron le 16/10/2018 sur les télévisions : « Vous m’avez donné la confiance en mai 2017 », sous-entendu, 66% d’électeurs ont voté par adhésion ou par défaut pour mon programme.

Historique des régimes à la Française et des réformes successives.

En France le système des retraites est fondé pour l’essentiel sur le principe de la répartition. Les cotisations des actifs servent à payer les pensions versées aux retraités. La solidarité inter génération.

À la libération en 1945, la mise en œuvre du programme du CNR prévoyait « une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours » Intégrée au système français de la Sécurité sociale. Ambroise Croizat, ministre communiste du travail et de la santé (1901-1951) dirige la mise en place du système de protection sociale : assurance maladie, système de retraite, allocation familiales. Le nouveau système voit le jour par les ordonnances du 4 et 19 octobre 1945. C’est alors la naissance du régime général des retraites, qui s’applique à tous les salariés du secteur privé. À l’époque, l’âge minimum pour percevoir une retraite est 65 ans avec un taux de remplacement de 40%. Le patronat refuse la mise en place d’un régime universel de retraite de la sécurité sociale. Un acquis des luttes sociales, le secteur public crée ses régimes propres, il compte trois systèmes de retraite : Les fonctionnaires territoriaux et hospitaliers, les fonctionnaires d’Etat et les régimes spéciaux SNCF, RATP, EDF/GDF, Clercs et employés de notaire, Marins, Mines, Caisse des dépôts, Opéra de Paris, Comédie Française, Ports autonomes, Banque de France, Militaires, Députés et Sénateurs.

Le régime général est insuffisant cela explique la création de régimes complémentaires, 1947 création de l’Agirc et 1961 la création de l’Arrco.

En 1953 Une première tentative est menée pour aligner les régimes spéciaux sur le régime général.

En 1982 La retraite à 60 ans est instaurée avec les lois Auroux (Sous la présidence de François Mitterrand), sous réserve d’avoir cotisé 37,5 années. Le taux plein permet de percevoir 50% des 10 meilleures années de salaire.

En 1991, Dans une période de montée du chômage avec la crise économique, le livre blanc de M Rocard (sous la présidence de Mitterrand) pose pour la première fois la question du financement des caisses avec les conséquences du vieillissement de la population. Il évoque plusieurs pistes : Allongement de la durée de cotisation, de la durée de référence (10 meilleures années), de l’indexation des pensions sur les prix, retraite supplémentaire par capitalisation….

En 1993 c’est la réforme Balladur (cohabitation, présidence Mitterrand) : Allongement progressif de la durée de cotisation de 37,5 ans à 40 ans (soit 150 à 160 trimestres), la période de référence pour le calcul des retraites passe des 10 meilleures années de salaire aux 25 meilleurs années, l’indexation des pensions versées aux retraités est sur les prix et non plus sur les salaires (de 1993 à aujourd’hui, c’est une baisse de 30%).

En 1995 c’est la Réforme Juppé (sous la présidence de Chirac): Il veut remettre en cause les régimes spéciaux de retraite et de la fonction publique. Face aux grèves et manifestations, le gouvernement fait machine arrière.

En 2003, Réforme Fillon (Chirac) : Allongement progressif de la durée de cotisation, de 40 à 42 ans, décote pour les années manquantes aux fonctionnaires….

En 2007 Réforme Fillon (sous la présidence de Sarkozy) Réforme des régimes spéciaux (SNCF, RATP, EDF/GDF…..) et de la fonction publique. Alignement progressif de la durée de cotisation sur celle du privé.

2010 Réforme Woerth (Sarkozy) : Relèvement progressif de l’âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans. Relèvement de l’âge de départ sans décote de 65 à 67 ans.

2013 Réforme Ayrault (sous la présidence de Hollande) : maintien de la retraite à 62 ans, augmentation progressive de la durée de référence de 42 à 43 ans, augmentation du taux de cotisations salariale et employeur.

2015 (sous Hollande) Accord sur les retraites complémentaires AGIRC et ARRCO signé par MEDEF, CFDT, CFTC, CGC. Désindexation des complémentaires par rapport aux prix -1% de 2016 à 2019. Instauration d’un bonus/malus à partir du 1 janvier 2019 pour encourager la poursuite d’activité: amputation de 10% sur la retraite complémentaire pendant 3 ans pour un salarié prenant sa retraite à 62 ans, à 63 ans retraite sans amputation, majoration de 10% durant 1 an s’il part à 64 ans, 20%pendant 1 an s’il part à 65 ans et 30% pendant 1 an s’il part à 66 ans.

Une multitude de réformes en 25/30 ans pour réduire et affaiblir nos systèmes de retraite à la française.

Les retraités en France

Il y a plus de 16 millions de retraités en France (droit direct et pension de réversion), plus 553 000 personnes au minimum vieillesse et 68 000 personnes qui n’ont aucune retraite. La pension moyenne est de 1150 euros net par mois. Il y a 8% des retraités qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. La part financière consacrée aux retraites était de 316 milliards en 2017 soit 13,8% du PIB. Bruxelles considère qu’il faudrait réduire à 12% du PIB en raison de la dette publique. Deux solutions pour cela : ne plus augmenter ou augmenter faiblement les pensions et créer les conditions pour retarder l’âge de départ à la retraite des actifs.

Le calendrier du gouvernement.

Monsieur Jean Paul Delevoye sera le « haut-commissaire à la réforme des retraites », il a annoncé publiquement le calendrier. Consultation et réflexion avec les partenaires sociaux jusqu’en décembre 2018 et consultation publique des citoyens jusqu’au 25 octobre sur un portail internet. Une deuxième phase commencera début 2019, le gouvernement présentera les orientations de la réforme et une nouvelle phase de concertation avec les partenaires sociaux se poursuivra. Durant l’été 2019, le projet de loi sur cette réforme des retraites sera examiné en conseil des ministres, puis soumis au Parlement. La réforme n’entrera en vigueur qu’à partir de 2025.

M. Delevoye a donné quelques précisions : L’idée centrale du projet est de réunir tous les régimes de retraite, publics et privés, vers un système par points « régime universel ». Je le cite : « il faut bâtir un nouveau système le plus adaptable au parcours de chacun. Le système par points sera plus lisible et plus juste, un euro cotisé donne les mêmes droits. Aujourd’hui, si vous avez un parcours dans la fonction publique ou dans le privé, vous n’avez pas la même retraite. Cela concours à un sentiment d’inégalités profondes dans la société française. Un régime dans lequel sont englobés tous les salariés du privé et du public, cela renforcera une solidarité et la solidité du système ». Il a également annoncé que le projet maintiendra l’âge de départ à 62 ans, tout en précisant : « Dans un système à points, la notion de durée disparaît. C’est votre nombre de points qui vous permet un arbitrage personnel : j’ai assez de points, ma retraite me paraît suffisante, donc je pars. À l’inverse, je n’ai pas assez de points je reste ». M. Delevoye a également évoqué dans le futur régime universel, la question de la capitalisation pour les gros salaires. Ce système par points existe pour l’Arrco et l’Agirc, il est en application pour tous les Suédois depuis 2003, considéré comme un modèle par plusieurs ministres et économistes.

C’est quoi le système par points ?

Actuellement la quasi-totalité des régimes de base fonctionnent selon le principe de l’annuité : l’assuré valide des trimestres par son salaire. Au moment de partir en retraite, la pension est calculée sur la base de ces trimestres acquis, mais aussi de son salaire de la carrière. Il tient compte de l’âge au moment de la liquidation, passe par un taux de pension, retient les meilleures années, 25 dans le privé, 6 derniers mois pour les régimes spéciaux et la fonction publique. Il y avait une logique entre les deux grands systèmes (public et privé) car les carrières sont différentes, les meilleures années dans le secteur privé ne sont pas forcément les dernières contrairement au secteur public. La non prise en compte des primes, indemnités…. désavantage les fonctionnaires et assimilés, dont la rémunération comporte une part de primes élevées.

Dans le système par points, il y a deux étapes pour l’assuré :

La première l’acquisition des points. Chaque année travaillée, l’assuré par ses cotisations acquiert des points via un prix d’achat de ce point. Exemple (journal La Tribune): pour un salaire de 1500euros un assuré cotise au taux de 10% soit 150euros. Si le point vaut 2euros, il obtiendra 75 points. Ainsi tout au long de sa carrière, l’assuré cotise pour sa retraite et se forme un capital virtuel.

Deuxième étape : Au moment du départ à la retraite, le régime de retraite va transformer ces points en pension. Le régime applique au nombre de points cumulés, la valeur du point à la liquidation. Par exemple, si le point vaut 0,5 euros, la retraite d’un assuré ayant cumulé 15000 points au cours de sa carrière sera de 7500 euros (annuels).

C’est quoi le « modèle Suédois » ?

Le montant des pensions est défini au moment du départ à la retraite, en fonction de critères tel que le montant des points accumulés (cotisations), l’espérance de vie estimé de sa génération à l’âge du départ à la retraite. Il n’existe donc pas d’âge légal de départ à la retraite ; chaque Suédois peut décider de prendre sa retraite entre 61 et 67 ans. Par exemple, un Suédois décidant de partir en retraite à 65 ans et touchant une pension de 2000 euros par mois, ce dernier aurait pu choisir de partir à 61 ans et de toucher 1440 euros par mois (72% de sa retraite de départ à 65 ans), ou bien de décaler son départ à la retraite et partir à 67 ans, pour obtenir une pension de 2380 euros par mois (119% de sa retraite de départ à 65 ans). La valeur du point n’est pas garanti d’une année sur l’autre, elle prend en compte les coûts de gestion, le salaire moyen, les prestations de retraite inutilisées par des personnes décédées, les taux net d’intérêt. La valeur du point suédois a baissé en 2010 de 3%, en 2011 de 4,3% et en 2014 de 2,7%. Lorsque l’espérance de vie augmente, un salarié doit cotiser davantage ou bien travailler plus longtemps pour toucher le même niveau de retraite. Alors que l’âge plancher de départ a été fixé à 61 ans, les Suédois partent à la retraite en moyenne à 65 ans ! Logique car la pension équivaut en moyenne aujourd’hui à 53% de leur carrière contre 60% en 2000. Ce système s’auto–régule en fonction de la variation de l’espérance de vie et de l’évolution du salaire moyen. Terminé les déficits du régime des retraite et plus besoin pour les gouvernements de faire des réformes impopulaires, nul besoin de repousser l’âge de la retraite puisque l’ajustement se fait par une baisse de la pension. Les Suédois ont également introduit dans leur système une part de capitalisation.

Un système plus juste et plus égalitaire, disent-ils ! Mais le but premier est de faire des économies, pour plaire à Bruxelles et au patronat.

Les conséquences pour les salariés et retraités.

Dans ce système fini les 25 meilleurs années pour le calcul de sa pension, la cotisation est proportionnelle au salaire, la retraite est proportionnelle au nombre de points acquis durant toute sa carrière. Le temps partiel, les petits boulots, période de chômage, maladie ou invalidité… les « accidents » de carrière se paie cash dans un régime par points (M Delevoye promet des points pour la maladie, la maternité et le chômage, mais combien ?). Les femmes, qui sont plus souvent que les hommes victimes de carrières interrompues, qui de plus, cotisent moins parce qu’à compétences égales, elles ont un salaire moindre, seront soumises à des carrières plus longues. Un système qui ne prend pas en compte l’écart d’espérance de vie entre les cadres et les ouvriers qui est de 7 ans et l’espérance de vie entre les 5% plus riches et les 5% plus pauvres qui est de 13 ans. Un système pervers, plus vous continuez à travailler, plus vous gagnez des points et votre pension augmente. La pension n’est plus garantie comme aujourd’hui, la valeur du point est fluctuante selon l’espérance de vie, l’évolution du salaire moyen, le nombre d’actifs et de chômeurs, de la situation économique. Dans le nouveau système universel, le gouvernement veut supprimer les 42 régimes spéciaux et celui de la fonction publique, mais se garde bien de préciser les pertes de pouvoir d’achat des retraités concernées que cela pourrait entraîner. Le feu vert à la retraite par capitalisation pour certaines catégories, c’est l’entrée du loup dans la bergerie. Les retraités sont concernés; pour réduire la part financière consacrée aux retraites, de 13,8% à 12% du PIB, il faut bloquer l’augmentation des pensions, (4 années de blocage avec Hollande ; baisse en 2018 avec la CSG de Macron et 0,3% d’augmentation en 2019 et 2020 pour une inflation de 2,3%).

Il s’agira d’un grand bouleversement du système Français, avec la remise en cause des fondements même de la sécurité sociale, telle qu’elle a été définie par les célèbres ordonnances d’octobre 1945, qui risque d’être sapées, au profit de logiques individuelles et même par capitalisation. Cette réforme termine le travail de casse, entrepris depuis 25 ans. Il aura comme alliés les habituelles spécialistes ou économistes qui se relaieront sur le plateau de télévisions. Il y aura aussi les partisans de la retraite par point qui vont au-delà de la majorité parlementaire : la CFDT y est favorable, tout comme le Parti socialiste. Certains salariés et retraités pensent que le système actuel des retraites est inégalitaire (public/privé), qu’une harmonisation serait de nature à unifier davantage les salariés et les retraites des différents secteurs pour combattre le projet Macron (?) Seul le rapport de force (manifestations et grèves) sera de nature à faire reculer le gouvernement et imposer d’autres solutions. Le gouvernement va jouer la division entre salariés du public et du privé, mais dans ce système « universel » tout le monde est perdant, salariés du privé et du public ainsi que les retraités avec une baisse généralisée des pensions.

Dans ce bras de fer avec le gouvernement, il ne faut pas rester sur la défensive, nous devons revenir sur les valeurs et les acquis progressistes de 1945 obtenus à la sortie de la guerre. L’Union Européenne veut réduire la masse financière réservée aux retraites. Nous devons poser la question de la répartition des richesses, le partage entre capital/ travail. En 2017 le PIB de la France était de 2291 milliards d’euros, quelle part pour les retraites, les salaires, la protection sociale…. Depuis trente ans les dividendes augmentent et les salaires stagnent. En 1980 pour 100 euros de richesse produite, 4 euros revenaient aux actionnaires, maintenant on est à 25 euros. Le part des salaires dans le PIB a baissé de 9,3% en 20 ans.

Les propositions de la France Insoumise correspondent à des dépenses supplémentaires de 4 à 5 points de PIB, soit environ 18% de la part des richesses créées consacrée aux retraites :

  • Restaurer le droit à la retraite à 60 ans à taux plein, ramener la durée de cotisation pour une retraite complète à quarante annuités. Prendre en compte les années d’études.
  • Revaloriser les pensions de retraite au niveau du smic pour une carrière complète et porter le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté.
  • Revoir le mode de calcul pour le régime général : retour aux 10 meilleures années au lieu de 25 meilleures années. Revalorisation des pensions sur la base du salaire moyen et non sur l’évolution des prix.
  • Les salariés ayant effectué des travaux pénibles voient leur espérance de vie sérieusement diminuer : l’écart entre les ouvriers et les cadres est de sept ans aujourd’hui. Les salariés assujettis à des travaux pénibles doivent bénéficier d’un départ à la retraite anticipé.
  • Une autre politique de l’emploi. Le financement des retraites et de la protection sociale en général, est très dépendant du niveau de l’emploi. Un million d’emplois en plus c’est cinq milliards d’euros de rentrées de cotisations supplémentaires pour les retraites. La France souffre d’un faible taux d’activité, il est inférieur à la moyenne de l’Union européenne. Les 41 milliards du pacte de responsabilité de Hollande devaient créer un million d’emplois, promesse du MEDEF ! Macron poursuit sur les mêmes bases avec le CICE, les suppressions des cotisations, la réduction de l’IS….
  • Faire contribuer tous les revenus pour financer durablement les régimes de retraites. La mise à contribution des revenus financiers des entreprises, Stock-options, participation, intéressement, fin des exonérations fiscales pour les régimes de retraite par capitalisation. La cours des comptes a évalué à près de 10 milliards d’euros le manque à gagner pour nos caisses de protection sociale.
  • Moduler les cotisations patronales en fonction, notamment, des politiques d’emploi des entreprises. Remettre à plat l’ensemble des exonérations.
  • Une gestion démocratique des régimes de retraites, avec des pouvoirs aux cotisants (salariés ou non) et retraités. Revoir la composition des organismes de gestion.
  • Une politique de création d’emplois, de hausse des salaires, du recul de la précarité, de la parité salariale à compétences égales entre les hommes et les femmes, favorise l’augmentation du nombre de cotisants et permet des rentrées financières supplémentaires dans les caisses.

Collectif retraite FI 21

Communiqué

Coup de force policier, judiciaire et politique contre Jean-Luc Mélenchon le Parti de Gauche et la France insoumise

Ce mardi 16 octobre, aux aurores, le parquet de Paris, qui agit sous les ordres directs de la ministre de la justice a déclenché une opération d’ampleur contre Jean-Luc Mélenchon, le Parti de Gauche et la France insoumise

Concernant les comptes de campagne pour l’élection présidentielle de 2017, la commission nationale des comptes de campagne a validé le 13 février 2018 les comptes de Jean-Luc Mélenchon sans aucune irrégularité.

Ce n’est pas le cas pour ceux d’Emmanuel Macron pour lequel des irrégularités ont été notées.

Afin de prouver publiquement son honnêteté, Jean-Luc Mélenchon a demandé le 8 juin 2018 le réexamen de tous les comptes de campagne.

Emmanuel Macron et ses proches ne sont pas persécutés.

Pourtant, ils ont bénéficié de dons irréguliers pour leur campagne présidentielle.

Le président de la République a aussi profité d’importantes ristournes de ses amis pour diverses prestations.

Pourquoi aucune enquête préliminaire n’a été ouverte ?

Pourquoi le président de la CNCCFP a passé son temps à défendre le compte de monsieur Macron ?

Cela a-t-il un rapport avec son augmentation de salaire de 57% en juin 2018 ?

Parti de Gauche 21