Les propositions fleurissent, de toutes parts, pour enjoindre aux forces de gauche de se rassembler et d’organiser des primaires afin de désigner un candidat commun à l’élection présidentielle, que ce soit pour faire barrage à François Hollande et à la candidate du FN, les deux faces d’une perspective peut réjouissante.
Avant de choisir un candidat commun pour la gauche, de la social-démocratie – mais est-elle encore de gauche ? – de l’écologie – tout aussi partagée – il me paraît évident qu’il faudrait auparavant s’entendre sur un programme commun. Un programme commun ! J’entends déjà les communistes et les gauchistes frémir d’entendre ce mot. Mais comment qualifier un programme préparé en commun ? Et le programme commun n’était-il pas porteur d’espoir ? Certes quelque peu déçu, comme la Gauche Plurielle. Mais là, justement, il n’y avait pas de programme ! Et puis il y a eu de bonnes choses dans ces deux épisodes : les 35 h, la retraite à 60 ans, le droit du travail amélioré, la 5° semaine de congés payés, la liberté médiatique après 25 ans de télé contrôlé, etc…Ce fut inabouti, et aussi l’ouverture au néo libéralisme, au social libéralisme. Au moins c’était encore social, tandis qu’avec Hollande et Valls, ce serait plutôt asociale !
Mais que peut-il y avoir de commun avec les soutiens de Hollande, le PS et le PRG, ceux qui ont poursuivi l’austérité et le libéralisme, aggravé le chômage, le mal-logement, limité le pouvoir d’achat ? Est-on d’accord du FDG au PRG, pour avoir un candidat commun sur ces bases-là ? Ce serait une nouvelle tromperie, comme celle que nous avons subi avec Hollande et dont ne veut plus les 70 % d’abstentionnistes de 18 à 35 ans, + les autres…
Commençons par discuter d’un programme anti-austéritaire, en rupture avec les traités européens, pour un développement économique ayant au centre de ses objectifs la transformation écologique de la production, produire mieux pour consommer autrement, une agriculture vivrière pour manger mieux et sainement, une autre politique de transports collectifs, gratuit dans les villes, une politique de construction et d’amélioration de l’habitat en conséquence, pour les 3 8OO 000 mal logés. Nul doute que cela créerait des emplois ; ajoutons la semaine de 32 heures pour partager le travail, car il ne faut pas se faire d’illusions la croissance exportatrice, c’est fini. A la concurrence déloyale qui conduit à l’affrontement, local, nationale et international, choisissons la coopération et les coopératives.
Commençons par discuter de ces questions-là !
Après, nous pourrons choisir le candidat qui porte le mieux cette espérance d’un vrai changement, d’une alternative à la politique actuelle, pour éviter un retour au sarkozisme qu’il soit en version originale ou en version modérée, à la Juppé, mais néanmoins tout aussi antisociale avec celui qui s’illustra en 1995 par son programme de mise en coupe réglée des assurés sociaux et des retraités de la fonction publique. Des programmes favorables au patronat le plus réactionnaire d’Europe, celui du MEDEF et des multinationales destructrices. Ou pour éviter le désastre absolu d’une victoire présidentielle de l’extrême-droite raciste et tout aussi libérale sous un verbiage emprunté à la gauche altermondialiste – mais qui ne leur serait jamais rendu par des actes positifs !
L’avenir d’une Nation ne peut pas reposer sur le choix primaire d’un candidat sauveur suprême et monarque élu, devenu divin et au pouvoir quasi absolu par la grâce d’une élection. Le système de la monarchie élective française doit changer aussi, donc la Constitution de la République. La Vème est en crise absolue, comme son pouvoir, absolu et absolument en crise,
Vive la VIème République et l’élection d’une assemblée Constituante pour élaborer une Consitution du peuple, par le peuple, et pour le peuple, non d’un homme, ou d’une femme, même, et surtout providentiels !
Allain GRAUX
Le 11 janvier 2016