L’élection américaine vient donc de s’achever par la très inquiétante victoire de Donald Trump. C’est l’issue d’une campagne ras-de-terre, opposant un milliardaire raciste, sexiste, climato sceptique, dangereux pour les libertés, proposant des mesures favorisant les riches, le tout en essayant de se faire passer pour un politicien anti-système à une technocrate favorable au libre échange, proche de l’oligarchie financière et décidée à renforcer la domination des Etats-Unis sur la planète. Trump bénéficie incontestablement d’un rejet du « système » et du besoin de protection : il représente une issue identitaire et largement xénophobe qui menace bien d’autres pays dans le monde si aucune autre alternative n’émerge. C’est aussi le résultat d’une démocratie atrophiée par son bi-partisme, malade de son système censitaire mais aussi de celui des primaires qui en forçant à un choix binaire n’aura pas permis à Bernie Sanders de se présenter alors que lui, aurait pu l’emporter face a Trump.
Voilà le système que beaucoup voudraient importer définitivement en France. L’actuel « spectacle » offert par la primaire de la droite et promis par celle du PS montre d’ailleurs que la pente est prise. Cela ne ferait qu’aggraver la grave crise démocratique causée par la monarchie présidentielle de la 5ème République.
Parce que seul à s’opposer à la fois à l’importation d’une mauvaise copie du marketing électoral US, à être favorable à une politique indépendante, aujourd’hui plus que jamais nécessaire, des USA et de l’OTAN et à proposer une alternative franche et progressiste au système, Jean-Luc Mélenchon est, de ce point de vue aussi, le vote nécessaire pour éviter pareille contagion en France.
Danielle Simonnet et Eric Coquerel Co-coordinateurs politiques du Parti de Gauche.