Le Monde Diplomatique de juillet, sous la plume de Serge Halimi, évoque la nouvelle loi que le Président de la République exige de sa majorité parlementaire, pour légiférer contre les fausses informations en période électorale. C’est un dispositif inutile puisque la loi du 29 Juillet 1981 sur la liberté de la presse permet déjà de réprimer les propos diffamatoires et dangereux ainsi que les fausses nouvelles. Alors, pourquoi cette loi qui permettrait à un juge de statuer à la va-vite, en 48h, sans recul, information et réflexion suffisante, pour faire cesser la diffusion artificielle et massive (…) de faits constituants des fausses informations ?
Ce projet est à rapprocher de la loi sur la protection du secret des affaires qui a pour but, non de protéger des secrets professionnels, mais surtout d’interdire toute révélation des lanceurs d’alerte contre les fraudes, escroqueries et filouteries qui constitueraient des affaires bien secrètes. Et pas du tout des fausses nouvelles !
Il s’agit de la même motivation, se mettre à l’abri de toute contestation, une obsession pour rester au pouvoir, comme si les réseaux sociaux sur Facebook, Instagram, tweeter, étaient les seuls responsables de l’impopularité plutôt que les mesures discriminatoires, libérales, austéritaires en faveur du grand capital et de la finance n’en étaient pas la véritable cause. Macron dispose pourtant déjà d’une grande presse aux mains de ses amis milliardaires, champions de l’intoxication. Des médias où pullulent les mensonges, les détournements, les manipulations de l’information, l’absence d’objectivité.
Il y aurait donc de bonnes nouvelles à diffuser avec la bénédiction de Saint Jupiter et les mauvaises qu’il s’agirait de condamner, de livrer au bûcher, aux flammes de l’enfer. A quand la Sainte inquisition ? Notre royal président est-il allé chercher conseil à ce sujet, comme Chanoine de Latran, auprès du pape de la Sainte Eglise catholique qui en connaît un rayon dans le domaine des publications interdites, de la mise à l’index ?
Allain Graux